Fragments d’analyse : ouverture

» Il ne patiente pas. C’est le sujet, en lui, qui attend de surgir «
Par Le patient
Écrire depuis l’écart
Cette rubrique rassemble des textes qui ne sont ni des récits, ni des interprétations, encore moins des confessions. Ce sont des fragments : morceaux de séance, de rêve, d’errance numérique ou de scène quotidienne — où quelque chose s’est noué, à mon insu d’abord, puis s’est détaché. Ce sont des points de surgissement, là où le sens s’impose sans prévenir, là où la parole a laissé une trace.
Ces fragments tentent de restituer ce que peut être une cure analytique vivante. Non pas un protocole, ni un chemin balisé — mais un lieu où ça parle, où ça glisse, où ça revient autrement.
Parfois, c’est une image qui insiste. Parfois, c’est un mot que je ne sais pas expliquer. Parfois, c’est ma psy qui entend dans ce que je dis autre chose que ce que je dis. Et c’est là que ça bascule : Ce que j’avais rêvé savait déjà ce que j’étais en train de faire.
Il y a aussi les détours. Le blog, les personnages, l’I.A., les rubriques inventées. Des choses qui n’ont pas de lien apparent et pourtant, en les énonçant, ça se met à faire sens. Ce n’est pas moi qui relie. C’est l’association libre qui travaille, l’inconscient qui agence, dans ces glissements, ces retours, ces effets d’écho.
Le transfert n’est pas dit, mais il agit. Il est là, dans ce que je rapporte de la séance, dans ce que sa parole produit comme surprise déplacée. Elle ne commente pas. Elle n’explique pas. Mais quelque chose, dans ce qu’elle me renvoie, me replonge dans ma propre parole autrement.
Et enfin, il y a le symptôme — pas comme ce qui doit disparaître, mais comme ce qui se transforme en écriture, en style, en fiction, en dispositif.
Tokyo Santé n’est pas un projet neutre. C’est un symptôme que j’ai mis en forme, et que la cure m’a permis d’entendre autrement : non comme une fuite, mais comme un savoir-y-faire avec ce qui insiste.
Ces fragments sont le lieu de cette opération. Ils ne disent pas la vérité, mais laissent résonner ce qui se disait déjà.