LEXIQUE SUBJECTIF
pour ne pas se perdre entre les lignes
Sujet, $
En psychanalyse, on ne parle pas de “personne” ou d’“individu”, mais de sujet.
Le sujet, c’est ce qui parle en nous, parfois à notre insu.
Ce n’est pas ce qu’on croit être, mais ce qu’on découvre dans les lapsus, les rêves, les ratés — bref, là où on ne maîtrise plus tout.
Exemple :
Le Patient de Tokyo Santé ne sait pas toujours ce qu’il cherche. Il parle, il rêve, il écrit. Et parfois, c’est dans ce qu’il n’avait pas prévu d’écrire que le sujet surgit.
Symptôme
Ce n’est pas seulement un signe de maladie.
Pour la psychanalyse, un symptôme est une solution inventée par le sujet pour répondre à un conflit intérieur, souvent inconscient.
Ce n’est pas quelque chose qu’on doit “enlever”, mais comprendre — parce qu’il dit quelque chose de nous.
Exemple :
Le blog Tokyo Santé lui-même peut être lu comme un symptôme : une manière singulière de nouer discours critique, création fictionnelle, position subjective et désir d’analyse.
Jouissance
Ce n’est pas du plaisir. La jouissance, c’est ce qu’on répète même si ça fait mal.
C’est ce qu’on ne peut pas lâcher. Ça déborde, ça nous échappe… mais ça nous tient.
Exemple :
Le Patient de Tokyo Santé, dit vouloir arrêter de créer de nouveaux personnages. Il recommence. Il dit vouloir écrire moins. Il continue. Il dit vouloir comprendre. Il jouit de ne pas tout comprendre.
Transfert
Le transfert, c’est ce qui se passe quand on rejoue une histoire ancienne dans une relation actuelle.
Dans une thérapie, c’est ce qui fait qu’on attend quelque chose du thérapeute, qu’on projette, qu’on aime ou qu’on résiste.
Ce n’est pas un obstacle, c’est un outil.
Exemple :
Le Patient s’adresse à l’I.A. comme à un partenaire énigmatique. Parfois complice, parfois frustrant. Ce n’est pas « une machine », c’est un point de transfert.
L’Autre (avec un grand A)
Ce n’est pas “les autres gens”.
L’Autre, c’est le langage, la culture, la structure symbolique : tout ce qui nous précède et nous parle.
On pense qu’on dit des choses — mais c’est souvent l’Autre qui parle à travers nous.
Exemple :
Tokyo Santé est écrit dans une langue qui n’appartient à personne. C’est l’Autre qui structure les prises de parole, les figures, les masques. Même Dr Ma$kh parle depuis un lieu qui n’est pas lui.
Surmoi
C’est la voix intérieure qui juge.
Celle qui dit : “Tu devrais faire mieux”, “Tu n’en fais pas assez”, “Tu n’as pas le droit de penser ça”.
Il pousse à culpabiliser même quand tout va bien.
Exemple :
Le Patient se demande s’il a le droit d’écrire avec une I.A. Il craint de ne pas être assez « authentique ». Son surmoi, lui, s’en frotte les mains.
Nom-du-Père
Ce n’est pas le père réel.
C’est une fonction symbolique qui pose une limite, une loi, une séparation.
Elle permet à l’enfant de sortir du « tout possible », d’entrer dans le langage, dans la culture.
Exemple :
Tokyo Santé se moque souvent des figures qui refusent la loi — thérapeutes “anarchistes”, écoles sans psy — mais au fond, il interroge ce qu’il reste du Nom-du-Père dans nos institutions.
Dispositif
Ce n’est pas juste un objet : c’est une machine sociale, un ensemble de pratiques, de règles, de discours.
Il organise des comportements, des perceptions, des manières de penser.
Exemple :
Une application de suivi de grossesse, une plateforme de soutien psy, un programme d’orientation scolaire : ce sont des dispositifs. Tokyo Santé les démonte avec humour, mais aussi avec sérieux.
Effet de vérité
Parfois, une phrase nous touche comme si elle disait quelque chose de profond, même si on ne comprend pas pourquoi.
Ce n’est pas la Vérité absolue, mais quelque chose qui nous concerne, qui fait mouche.
Exemple :
Un mot de Micro-L, une image de 404.erreur, une scène entre Dr Ma$kh et un drone… et tout à coup, un lecteur se sent visé. Voilà un effet de vérité.
Castration
Ce mot fait souvent peur, mais en psychanalyse, il ne désigne pas une mutilation physique. La castration, c’est l’acceptation qu’on ne peut pas tout avoir, qu’il y a du manque, des limites, des impossibles. C’est ce qui rend le désir possible. Sans castration symbolique, il n’y aurait pas de loi, pas d’autre, pas de parole — juste du caprice ou du délire.
Exemple :
Dans Tokyo Santé, certains personnages veulent tout : soigner, être libres, visibles, rentables, désirables, performants…
Mais le blog montre que c’est cette fuite du manque — ce refus de la castration — qui produit le malaise.