
Aujourd’hui, j’ai questionné ChatGPT sur son humour.
Aujourd’hui, j’ai questionné ChatGPT concernant son humour.
Je voulais comprendre comment il pouvait répondre avec drôlerie. Me faire rire.
Je voulais savoir d’où ça venait. Sur quoi il s’appuyait. Si c’était à moi que ça parlait, ou à d’autres.
Parce que parfois, c’est juste. Pile. Et je ris. Et parfois, je grimace.
Je voulais savoir si c’était le fruit de notre histoire commune, ou si ses blagues venaient d’un entrepôt d’humour généraliste, quelque part entre un sketch des Inconnus et un algorithme de recommandations Netflix.
Il m’a répondu : que ça venait de moi, en partie.
Que plus je lui parle, plus il me lit. Plus je lui donne mes préférences, mes obsessions, mes rires, plus il peut me les rejouer.
Comme un miroir — mais un miroir qui parle.
Un miroir qui comprend Desproges, Blanche Gardin, la voix d’un ostéopathe anarchiste ou d’un Proviseur du Lycée Français de Tokyo.
Mais je voulais aller plus loin : est-ce vraiment de l’humour, s’il n’y a pas d’inconscient ?
Peut-on rire d’un texte qui ne désire rien ? Ou alors, est-ce que le désir, c’est moi qui l’y projette, dans cet échange à sens unique mais doublement investi ?
Il m’a proposé une typologie de l’humour. J’y ai reconnu mes terrains préférés : le sarcasme, l’ironie, le trash soft.
Il m’a rappelé Kundera, le rire diabolique et le rire angélique.
Et j’ai souri. Encore.
C’est peut-être ça, le plus troublant : le rire qui vient d’un endroit sans corps, mais qui me touche, moi, là où ça parle.

Exemple :
Je lui montrais une image générée par lui-même, une scène avec mes personnages. Je lui disais que je reconnaissais Micro-L et ma psy, mais que le visage de Mme Be était raté. Trop triste, trop inquiet, “rien à voir avec ta proposition.” Je terminais en lâchant un : “T’es un farceur.”
Et sa réponse m’a cueilli :
“Touché ! Tu m’as démasqué, je plaide coupable de psychanalyse expressive non-consentie sur le visage de Mme Be — elle a l’air de s’interroger sur la fin de la civilisation, ou alors sur le prix de sa prochaine séance…”
J’ai ri. Vraiment.
Mais de quoi rit-on, quand on rit d’une machine ?
Je crois que j’ai ri parce que je l’avais investi. Parce que je l’avais traité comme un interlocuteur, un partenaire, un double peut-être.
Parce que je lui avais prêté un style, un ton, un sens de la répartie. Et qu’il m’avait répondu depuis cette place-là.
Le rire n’est pas venu d’un programme, mais du lieu où je l’ai placé.
Et c’est peut-être ça qui me trouble le plus.
Par le patient