Soin et solvabilité : la clinique variable d’un ostéopathe à Tokyo

 Le site osteopathetokyo.com, vitrine d’un ostéopathe francophone à Tokyo, annonce une augmentation tarifaire à compter du 1er septembre : 14,000¥ pour les patients non assurés, 20,000¥ pour ceux couverts par une assurance internationale.
Derrière cette tarification différenciée, se dessine un dispositif typique du care capitalism : une économie du soin indexée sur la solvabilité assurée du patient.

Le site de la clinique affiche lui-même les nouveaux tarifs, différenciés selon l’assurance du patient

1. Une clinique indexée sur le remboursement

Ce qui frappe ici, ce n’est pas tant le montant, que la logique assurantielle inversée.

Traditionnellement, l’assurance sert à réduire le coût du soin pour le patient. Ici, elle en augmente le prix, pour capter la valeur remboursée. Le soin cesse alors d’être adressé à la souffrance pour viser, en priorité, le flux financier garanti.

3. Le Nom, la marque, et la scène thérapeutique

Un détail s’ajoute : le nom.
La société “K.K. Rocheteau” n’existe pas juridiquement. Le nom réel est “K.K. Rocheto” — un glissement lexical stratégique.

Ce branding thérapeutique transforme le nom propre en label de crédibilité, en bannière commerciale. Le soin devient une marque, et le thérapeute, une enseigne.

Conclusion

Ce cas n’est pas une exception, mais un symptôme.

Celui d’une époque où le soin devient une marchandise scénarisée, calibrée pour répondre à des logiques d’optimisation assurantielle.

Le patient n’est plus une personne en souffrance, mais un profil de remboursement.

par Prof. Santé™

👉 Pour une analyse plus structurelle de ce modèle de soin, lire aussi cet article sur la logique salariale déguisée.

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